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Actualité

01-04-2020

Remplacement des quatre cadrans de l’église SAINT-MARTIN


 

Remplacement des quatre cadrans de l’église Saint-Martin de Saint-Dié

mercredi 15 janvier 1930

Cette photographie du début des années trente montre des ouvriers zingueurs qui posent avec un cadran et des cordages devant le parvis de l’église saint Martin à Saint-Dié .Elle a été prise par l’horloger-bijoutier Nicolas-Joseph Pierrat (Joseph est son prénom usuel), lors du remplacement programmé des quatre cadrans du clocher.

Ces lourds cadrans fabriqués en cuivre rouge épais de 15 mm, développant un diamètre de 2,45 m, destinés à remplacer ceux d’origine qui n’étaient qu’en tôle, ont été hissés à la corde le long de la façade de l’église, puis fixés contre les quatre pans du clocher par les employés de l’entreprise de zinguerie Aloïs Brocard. La peinture blanche du support, a été conçue par l’entreprise de carrosserie Jacquot. Les dessins en noir sur chaque cadran ainsi que les chiffres ont été peints par le peintre déodatien Fernand Goetz. La mécanique d’horlogerie qui actionne les aiguilles longues de 1,50 m et de 1,25 m, pesant respectivement entre 7 à 8 kg, est installée par Joseph Antoine Pierrat dont le magasin-atelier se situe dans la rue d’Alsace voisine.

Une fois les cadrans mis en place, le maître horloger, assisté de son jeune fils Marcel, procède au raccordement des aiguilles à partir des pièces du mécanisme central, assurant ainsi une synchronisation parfaite de l’ensemble. Pour opérer, il invite un des ferblantiers à se rendre à l’extérieur du clocher pour qu’il agisse sur les aiguilles. Au moment, où cet opérateur improvisé enjambe la lucarne, l’horloger lui conseille de quitter ses sabots afin de se déplacer plus à son aise dans le chêneau. Marcel se souvient du refus catégorique de l’homme qui ne voulut pas prendre le risque de mouiller ses pantoufles, alors qu’il était en position d’équilibre précaire, en hauteur, sans protections latérales, ni ceintures de sécurité.

 Informations complémentaires sur les intervenants.

Aloïs Brocard plombier-zingueur et ferblantier, rue de la Bolle, est le patron des ouvriers présents. Son entreprise effectue tous travaux de ferblanterie, sanitaire et chauffage central. Notons que les réalisations de ce dernier service ont été peu nombreuses, car seules les maisons bourgeoises sont pourvues d’un chauffage central.

La carrosserie Jacquot a effectué l’ornementation (dessins et peintures) des cadrans. Au début de l’épopée automobile, les voitures sont pour la plupart livrées avec un châssis nu. Les employés du carrossier, autrefois charron, exercent avec dextérité plusieurs métiers, à la fois tôlier, menuisier, peintre, sellier, houssier, etc. Au milieu du XXème siècle, il n’était pas rare de voir des voitures automobiles circuler, équipées de carrosseries en bois.

Joseph Pierrat a quitté la ferme familiale de Gerbamont pour créer l’horlogerie-bijouterie rue d’Alsace qui sera reprise par son fils Marcel, puis par un de ces petits-fils Philippe.