Grés jaune à nodule rouge
Voici les deux faces d'une pierre légèrement aplatie d'à peu près 10 cm sur 8 cm, un grès jaune apparemment terne d'environ 390 g, choisie par l'ancien président de la SPV Paul Evrat pour compléter les collections après 1946. Une face présente des nodules d'argile rouge, en inclusion dans une matrice ostensiblement jaune si humidifiée. L'échantillon a été arraché aux couches dures et profondes de l'actuelle rue Pierre Evrat, à Saint-Dié probablement durant l'entre-deux-guerres, lors des travaux aux abords de l'ancien canal de dérivation du Robache.
Le site d'extraction urbain est à la limite des dépôts alluvionnaires quaternaires récents et des grès feldspathiques, grès et argiles rouges des couches de Saint-Dié, autrefois dites thuringiennes, encore visibles sur la falaise érodée, en dehors des placages quaternaires des replats sommitaux. L'aménagement précoce du ruisseau du Robache, vraisemblablement antique avant La Tène finale, a consisté à mettre en léger surplomb, au plus près de la falaise, les eaux, ceci à des fins de maîtrise hydraulique ou d'irrigation, car son cône de déjection qui s'orientait naturellement vers l'ouest en s'allongeant progressivement vers un bras de la Meurthe, devenait un espace humide pour des cultures en hortillons et surtout des prairies irriguées.
Cette petite roche atypique du bassin permien de St-Dié avait été jugée intéressante par Pierre Fluck, éphémère expert de la collection minéralogique du musée de Saint-Dié, qui l'avait choisie pour l'exposition locale sur la Terre et les minéraux réalisée en 1985.
Hervé Antoine