01-12-2024

31-08-2024

Actualité

03-04-2022

La place des Vosges


Cette vue inédite[1] permet de revenir sur la Place des Vosges déjà évoquée comme principale place du centre ville de Saint-Dié, jusqu’en novembre 1944[2].

Sur cette petite place des Vosges, se tenait le marché comme l’illustre bien la photographie. C’est sur cette place considérée comme le cœur de la ville, qu’on installe en 1896, le monument Jules Ferry, qui va lui donner son nom. Tout autour se situent de nombreux commerces. À gauche on entrevoit la pharmacie Louis Serrès, « pharmacien 1ère classe, analyses médicales, préparateur », détruite comme toute la place en 1944, elle sera reconstruite rue Dauphine pour devenir la pharmacie Arbeval-Duménil, aujourd’hui pharmacie David. Juste à côté c’est la « maison de l’Amérique », nommée ainsi car c’est là qu’aurait été située la maison de Nicolas Lud, officier des mines, qui abritait l’atelier d’imprimerie du chanoine Vautrin Lud, son oncle. C’est cette imprimerie qui édite en 1507 les œuvres des savants du Gymnase Vosgien, la Cosmographiae Introductio (traité de géographie) et la 1ère carte au monde portant le nom «America »[3].

Au fond, on aperçoit l’imprimerie de La tribune Républicaine, un salon de coiffure, postiches et parfums. Il y avait plusieurs coiffeurs sur cette place, Lucien Balland de Robache nous raconte : « Mon Vosgien de père était coiffeur barbier parfumeur sur la place Jules Ferry. Il ouvrit un salon où l’on cause ; il avait des thèmes, des motifs et leitmotivs pendant qu’il coupait les « tifs ». Chez Figaro se propagent des nouvelles plus ou moins fraîches, c’est pas nouveau. Chez lui, jamais je ne me suis rasé. C’est ainsi, que j’ai dû me laisser pousser la barbe. De mon état d’esprit quelque peu byzantin, je serai du genre à « couper les cheveux en quatre » ! Mais je ne suis pas devenu coiffeur, mon père opérait debout, je module assis [...] »[4].

Sur la droite, non visibles ici, s’ouvraient des arcades, qui permerttaient de faire les courses à l’abri pour divers commerces, d’autres coiffeurs, pâtisserie confisserie, chaussures, épicerie « Felix Potin »...

C’était une petite place au cœur de la ville, à quelques pas de la cathédrale, mais une grande place par son histoire.

T.C.



[1] Illustration soumise à copyright. Source Ville de Paris /BHdV, photographie Lhuillier Paul (1860-1943).

 [2] Voir sur le site, clin d’œil du 31-01-2022, Vous avez dit Place de la cathédrale ?

[3] Choserot Thierry, « L’axe Cathédrale-Gare, visite du centre ville de Saint-Dié-des-Vosges », Mémoire des Vosges, 2022, n° 44, p. 57-64. C’est ici ; https://www.philomatique-vosgienne.org/uploads/bons-de-commande/pub%20MdV44.pdf

[4]Lucien Balland (1923-2021), « Chez lui, jamais ne me suis rasé » comme quoi la jeunesse de ce premier quart du 20e siècle manifestait, comme aujourd’hui, son opposition à la génération précédente.