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Actualité
01-08-2022
Saint-Jean-d’Ormont, beau village de FranceLe 26 juin 2022, le groupe de presse réunissant L’Est Républicain, le Républicain Lorrain et Vosges Matin, a lancé la deuxième édition du concours Mon Beau Village, pendant régional des Plus beaux villages de France, label créé en 1982 par l’association éponyme. Dans l’édition 2022 de ce concours, 42 villages du Grand Est sont en lice, dont 6 dans le département des Vosges. L’un d’eux étant la petite commune déodatienne de Saint-Jean-d’Ormont, nous profitons de cette actualité pour effectuer un petit rappel mémoriel sur le paradigme. En effet, une petite légende rurale locale court encore aujourd’hui avançant que la commune a déjà été classée comme plus beau village de France il y a quelques décennies. C’est en partie vrai. A la création du label des Plus beaux villages de France, l’association comprenait 99 communes (pour mémoire de moins de 2 000 habitants) mais aucune dans les Vosges. Mais en 1989 paraît dans la collection de Sélection du Reader’s Digest (SRD) un volumineux » (456 pages) « Guide des beaux villages de France » qui distingue 720 villages méritant cette distinction. Parmi ceux-ci, 7 communes des Vosges emportent leur dilection : Autigny-la-Tour, Rebeuville, Saint-Baslemont, Châtillon-sur-Saône, Québrux, Le Valtin et donc Saint-Jean-d’Ormont. S’il ne semble pas étonnant d’y trouver cette petite commune de fond vallée avec ses 119 habitants (2019), il est intéressant d’analyser aujourd’hui l’évolution des éléments touristiques avancés à trente années de distance. Après avoir bien entendu vanté la petite église pseudo-castrale, « arrimée sur le roc », le SRD, un brin bucolique, décrit : « Tout autour, l’écoulement des sources (...) et le chant des oiseaux. Au sud, tel le dos d’un dragon, fermant le site, la chaîne de l’Ormont, montagne légendaire, épouvante des enfants, qui retiendrait dans ses flancs un lac spéléen, près duquel séjournent les sotrés et les fées. » (p. 140). Les critères 2022 retenus pour Mon Beau Village diffèrent aujourd’hui des ceux de leur devancier en mettant en avant « la richesse de leur patrimoine historique, naturel ou leur caractère insolite ». Ainsi, si l’église surélevée reste l’atout principal, il y est immédiatement accolé ses « sentiers de mémoire qui partent du village en direction de la Fontenelle ou de l’Ormont [et qui] portent encore les stigmates de la Première Guerre mondiale ». Le Tourisme de Mémoire, par son Sentier des Lignes de front, créé en 2009, patrimoine historique jeune eu égard à l’Histoire de la commune, en devient aujourd’hui l’élément primordial d’attraction touristique et patrimonial. Dans la préface du guide, Charles Ceyrac, maire de Collonges-la-Rouge (19) souhaitait « faire découvrir les plus ignorés, et (...) les faire aimer », la micro-mémoire du tourisme éponyme en est un assurément aujourd’hui le vecteur opportun. Y.P. |