Archéologie

La Bure : un site fortifié de hauteur gaulois et gallo-romain

Situation et description

Le Camp celtique de La Bure est classé monument historique depuis le 6 août 1982. Situé à quatre kilomètres et demi au nord-ouest de Saint-Dié-des-Vosges, c’est un éperon rocheux de l’extrémité occidentale du massif de l’Ormont. Le plateau aujourd'hui forestier est partagé entre la commune de Saint-Dié-des-Vosges et celle d’Hurbache pour une petite partie. Il domine les vallées de la Meurthe à l’ouest, du Hure au nord et de Robache au Sud.

C'est un site fortifié de hauteur de type « éperon barré » par un  rempart à l'est, et bordé par des à-pics sur les trois autres côtés. Le promontoire a la forme d'une ellipse de 350 m de long sur 120 m de large, pour une périphérie de 700 m Sa superficie légèrement supérieure à celle de la Pierre d'Appel, est d'environ trois hectares, pour une altitude moyenne de 580 m. Une zone d’habitat se situe au centre du camp. Les habitats s’identifient par de nombreux objets de la vie quotidienne, des foyers, un pavage de pierres brutes. L’existence de structures en bois est attestée par des clous et des broches, avec une toiture de chaume supposée en l’absence de tuiles. On n’a pas retrouvé de ciment ni de caniveaux et très peu de trous de poteaux.

Fréquenté dès le Néolithique final, soit de 3500 à 2300 ans avant J.C., on y a exhumé 8 haches polies, des grattoirs, racloirs, scie, perforateurs, pointes de flèches, et nombreux éclats de silex. On ne constate pas d’occupation entre le Néolithique final et la fin du 2e siècle avant notre ère. C’est un silence de 2000 ans. La période d’occupation se situe à La Tène finale et plus précisément à La Tène D1 (environ 150 à 80 av. J.C.), jusqu’au 4e siècle de notre ère.

Caractéristiques

Le Camp celtique de La Bure présente plusieurs particularités qui en font toute son originalité.

1 – Un système défensif important, le premier rempart de type murus gallicus est l’un des mieux conservé de l’est de la France et le réaménagement en trois phases du système défensif est particulièrement intéressant.

2 – Une activité métallurgique remarquable avec notamment une enclume de 23,5 kg, qui figure parmi les plus grosses d’Europe pour la période du 4e siècle.

3 – Une richesse monétaire particulière (voir la rubrique numismatique)

4 – Enfin, il présente une richesse d’au moins 23 stèles funéraires bien préservées, car réutilisées dans le renforcement du troisième rempart, dont celle, très belle, dite du forgeron confirmant une activité métallurgique du site.

La Société Philomatique Vosgienne est liée à l’histoire du site

Les inventeurs du site

Dans les années 1843 à 1855, Edouard Ferry avocat à Saint-Dié collecte « des pierres druidiques » sur les lieux antiques vosgiens. Il en trouve à la Crénée et les entrepose à la tuilerie de Saint-Dié-Robache. Hélas ! S’il rédige un manuscrit, il ne publie rien, et ses recherches ainsi que les pierres seront perdues. Le véritable inventeur du site est Gaston de Golbéry, un philomate de la première heure, c’est lui qui donne l’information de l’existence du site. Pratiquement dès la naissance de la Société Philomatique Vosgienne, il présente à la séance du comité du 12 mai 1878 : « […] le plan d’une enceinte située à La Bure, sur la tête de la Crénée, et qu’il croit être un ancien camp retranché » 26. Grâce aux informations de ses prédécesseurs, Gaston Save philomate également, reprend les prospections en 1886, il a surtout le mérite de faire connaître le site et de réaliser de nombreux dessins, qui sont aujourd’hui, dans les bulletins de la Société Philomatique Vosgienne, les seules représentations d’objets disparus.

Principales dates de La Bure

1843-50 : Edouard Ferry, avocat à St-Dié, extrait du rempart 2 bas-reliefs sculptés et fouille la citerne (tuiles).

1878 : (août) Gaston de Golbéry de la Société Philomatique est le premier à donner l’information de l’existence du site.

1886 : (août) G. Save, de la Société Philomatique, récolte 8 pierres sculptées, fouille la citerne (bassin rectangulaire).

1925 : Le colonel Andlauer aurait aussi fouillé la citerne sans résultat.

1962 : Trois membres de la Société Philomatique recueillent des morceaux de poterie, du verre. Ils décident de fouiller le camp.

1964 : Ouverture du chantier de fouilles sur le rempart : découverte d’un rempart gallo-romain, de 4 stèles funéraires, du cheval à queue de poisson, de la tête à la griffe…

1965 : Mise à jour du bassin n°1, d’un rempart gaulois, de l’inscription « DIANIS », de monnaies… 1965-1987 : Publications de tous les rapports de fouilles dans les bulletins de la  SPV.

1966 : Découverte d’un complexe sidérurgique : scories…

1967 : Fouille du complexe sidérurgique, achèvement des travaux sur le rempart.

1968 : Découverte d’un 2e bassin taillé ; têtes sculptées, cavalier à l’anguipède, monnaies… Premier rapport de synthèse.

1969 : Découverte d’un 3e bassin, pince d’atelier de forge, « arsenal ». Ouverture du fossé contenant des fragments de stèles funéraires et deux inscriptions. Découverte d’une aire en terre battue entourant le fanum de D 1.

1970 : 2e tache de mâchefer. 2e tranche de fossé (stèle-maison…). Découverte de la terrasse périphérique. Décapage du P.C. (entablement rocheux nord) et découverte de l’entonnoir. Cachette d’outils du 2e siècle.

1971 : Suite de l’évacuation du fossé (découverte de la stèle 147 du Maître de forge). Dégagement de 200 m. de terrasse d’enceinte. Découverte d’un bassin en A (4e bassin).

1972 : A-pic Sud du fossé (sous le sentier). Aménagement de 300 m de terrasse périphérique. Étude du forum (Place des Leuques). Implantation de pancartes et signalisation. Essai typologique de numismatique leuque.

1973 : Place des Leuques (suite). A pic Sud du fossé (fin). Terrasse périphérique (suite). Fond de cabane en K 11 (suite). Relevé technique de la périphérie du camp. Progression en I. Synthèse de numismatique romaine. 2e rapport de synthèse. Des pancartes provisoires sont installées et le premier livret-guide est édité.

1974 : Découverte de trois outils néolithiques. Champ labouré du IVe siècle. 5e bassin (en H). Autre fond de cabane. Etude de métallurgie antique. Plan-relief du camp. Pose du moulage du « cheval-poisson ». Bijou en verre en K 12.

1975 : Extension de K11 (Divinité du foyer médaille de verre). Raccordement du camp celte aux Voids de Paru. Moulage de la stèle Carantia. Passé le cap des 100 monnaies gauloises et des 275 romaines.

1976 : Découverte d’une porte fortifiée (F 3) et de son chemin d’accès que des poutres barraient en cas d’attaque (F 4). Découverte d’un anguipède (erratique). Découverte du « murus gallicus » oblique) et d’un 2e PC. (entablement rocheux sud) Raccordement du camp à la « Strata Sarmatorum ». De la stèle dite « la Gauloise ». La Société Philomatique réalise et fait exécuter à ses frais une signalétique.

1977 : Découverte de l’arrière du «murus gallicus » en G 13. (épaisseur : 6,50 m à 7,50 m), la 1ère monnaie en or gauloise et la 3ème hache néolithique (K 11).

1978 : Une 2e porte d’enceinte en M 3, + 20 autres mètres de chemin pavé en F 4, le dernier tronçon arrière du murus gallicus en G 8 ; les 2 premières monnaies d’argent romaines (Gratien + Julia Domna) en C 10 ; deux enclumes de 11 et 23,50 kg.

1979 : Reconstruction du murus à la porte Est. 150 monnaies romaines en L 4 et E 7. Un petit bouc en bronze. 1 intaille. Le premier potin Remi.

1980 : 100 monnaies. Un soc de charrue. 7e et 8e haches néolithiques. Figurine de Déesse-Mère. 3 lingots de fer brut. 3 poids en plomb (système indigène).

1981 : Le cap des 1000 monnaies est passé. Dégagement d’environ 40 m de l’enceinte du sanctuaire de Taranis (D 1). Deux roches taillées.

1982 : Vaste aire pavée en D 4. 120 monnaies, dont une incuse lingone et un bronze d’Arcadius (395-408). Passé le cap des 300 gauloises. Une 4e table-enclume. 80 kg de scories. 1 merlin. 1 magnifique épieu de chasse. 1 petite tête en bronze. 3 tigelles en étain. 2 haches néolithiques… Visite de M. le Préfet des Vosges. Site classé « monument historique ».

1983 : Prolongement du « mur oblique » jusqu’à l’à-pic et raccordement avec la terrasse périphérique. Porte-Nord : découverte de trois nouveaux trous de poteau et d’un chemin conduisant à l’atelier de D 4. Tête d’ours en bronze et fragments d’un collier en or.

1984 : Chemin en terre battue dégagé sur 80 m. Deux petits bassins adjacents au « bassin rustique » avec traces de limonite. Une palmette en or (voir bilan 1963). « Portes ouvertes » le 29 juillet. Journée archéologiques des 2 et 3 octobre. Rapport de synthèse sur 20 ans de fouilles.

1985 : Au mètre 96, le chemin minier présente une bifurcation. Une faucille. Extension de l’aire pavée de D 7 (1 meule et 2 kg de scories). Coupes stratigraphiques dans le chemin minier et l’atelier de D 4. Moulage de la stèle du forgeron. Etude de synthèse sur 20 ans de fouilles + article pour la R.A.E + deux articles de vulgarisation. La Société Philomatique finance et installe la stèle dite du forgeron, dont le moulage est réalisé par Jean-Claude Finck. 1986 : En D 7, nouvelle aire pavée, avec matériel rare ou inédit : en E 20, découverte de 2 rainures + 1 trou de poteau + 6 kg de scories sur le bord oriental du massif central (E 20). Publications : à Dijon (R.A.E), Stuttgart, Epinal, Saint-Dié. Veto administratif qui suspend les travaux des bénévoles partout en France. Les fouilles programmées s’arrêtent.

1987 : Fouilles de finition et de prospection en A3 et M3.

1988 : Sondages de part et d’autre du jalon 2, vigie ouest, recherche de la terrasse périphérique.

1989 : Sondage en K13 entre Juliana et à-pic sud, pour recherche de la terrasse périphérique et publication du livre de Georges Tronquart, « Le camp celtique de La Bure », éd. le Chardon.

1989-1991 : De nouveaux panneaux sont installés par la Société Philomatique.

1990 : Sondage en K34.

1991 : Sondage en K35-B. La Société Philomatique finance et installe la table d’orientation du point de vue, réalisée par Maurice Lipka.

1992 : Dernier sondage en I 9 (15 m2) 1997 : Rapport de synthèse sur les fouilles par Karine Boulanger.

1999 : La tempête déracine de nombreux arbres sur le site et abime la signalétique. 2002 : (novembre) Etude préalable à la consolidation des vestiges et mise en valeur du site, par Pierre Bortolussi, qui propose 31 panneaux.

2003-2010 : Les années de déshérence où la Société Philomatique est certes écoutée, mais très peu entendue... (voir page 119). 2011 : Le hangar métallique, nommé Juliana, installé depuis 1978 est démonté.

2011 : (16 septembre) La Société Philomatique prend l’initiative de remplacer le grand panneau défraîchi et rouillé qui accueille les visiteurs au pied du rempart.

2012 : (juin) la Société Philomatique installe une signalétique provisoire, à l’occasion des journées de l’archéologie

2012 : (septembre), Rencontre entre DRAC Lorraine, SRA, musée de Saint-Dié et Société Philomatique, posant les bases d’une nouvelle signalétique.

2013 : La Société Philomatique reprend avec l’aide d’autres associations partenaires, la charge de la journée de nettoyage de La Bure, nettoyage qui était autrefois assuré épisodiquement par les services techniques la ville, puis par des bénévoles à l’initiative de Daniel Grandidier, alors conservateur du musée Pierre Noël. 2013 : Inauguration officielle lors des Journées du Patrimoine, le 15 septembre 2013, de la nouvelle signalétique (Grand panneau+15 bornes). Disparition de la salle « Marcelle-et-Georges Tronquart », du musée inaugurée en 2004. 2015 : La Société Philomatique Vosgienne, considérée par la nouvelle équipe municipale comme partenaire incontournable des questions patrimoniales, est consultée sur les questions d'entretien et valorisation du site de La Bure. Il en résulte notamment la réouverture de points de vue par les services techniques de la ville. Ces initiatives attendues depuis des années sont hautement appréciées des visiteurs. Elles doivent se poursuivre pour l'hiver 2015-2016.

2016 : Publication de ce numéro hors-série de Mémoire des Vosges consacré à La Bure.

2019-20 : Réouverture de points de vue par les services techniques de la ville.

202? : Parmi les projets, la reconstitution d’une colonne du cavalier à l’anguipède serait un atout supplémentaire pour le camp de La Bure ainsi que l’édition d’un nouveau guide du site.


Les cavaliers à l’anguipède de La Bure

Ensemble religieux très présent archéologiquement dans le Grand Est, le groupe du cavalier à l’anguipède n’a pas encore dévollé tous ses secrets quant à son interprétation. Le cavalier est représenté sous les traits de Jupiter, il brandit la foudre dans sa main droite. Un monstre anguipède, mi-homme, mi-serpent, est couché sous le cheval. Le culte du cavalier à l’anguipède témoigne d’une mixité religieuse celte et romaine. Le site de La Bure a livré, lors des fouilles des équipes de Georges Tronquart, une quarantaine de fragments de grès blanc éclatés et disséminés en grande partie dans le secteur du bassin dit « des Dianes ». Ce sont les fragments d’au moins trois groupes différents dans le secteur d’une aire empierrée, il pourrait s’agir d’une destruction volontaire en de nombreux fragments, comme à Deneuvre.

 D’après Karine Boulanger

 Document Karine Boulanger INRAP

 

Depuis plusieurs années, le site attend d’être doté d’une colonne et de son cavalier à l’anguipède, complétant les moulages de stèles et les bornes pédagogiques qui d’y trouvent déjà. Karine Boulanger a reconstitué, par le dessin, à cet effet, une statue de cavalier à l’anguipède en s’appuyant sur les principaux fragments homogènes et comparativement à d’autres statues découvertes intactes dans la région vosgienne. Des étudiants de l’IUT de Saint-Dié avaient également travaillé sur ce projet. Le 15 juin 2019, à l’occasion des journées de l’archéologie, Karine Boulanger a exposé les récentes avancées de ses recherches sur cet ensemble emblématique, et échangé avec un public intéressé, en présence d’Elsa Thouvenot, adjointe de conservation du Musée. À l’occasion de cette journée, les visiteurs ont pu découvrir le savoir-faire du sculpteur meusien Denis Mellinger à qui a été confiée l’élaboration de la maquette du cavalier à l’anguipède.

Second site archéologique après Grand, pour le département des Vosges, le camp de la Bure constitue, rappelons-le, un point d’attraction majeur dans le domaine du patrimoine historique.

 

Pour en savoir plus :

 

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Collectif, Le «Camp celtique» de La Bure à Saint-Dié (1964 - 2015), Mémoire des Vosges, hors série n°7, 2016, 128 p.

Choserot Thierry, « Le « Camp celtique » de La Bure A Saint-Dié, Un site fortifié de hauteur gaulois et gallo-romain », Mémoire des Vosges  n° 25, 2012, pp. 58-67.

Choserot Thierry, Fombaron Jean-Claude, «Le « Camp celtique » de La Bure à Saint-Dié », Une nouvelle signalétique au sein d’un projet de valorisation, Mémoire des Vosges n° 28, 2013, pp. 49-56.

Leroy Marc, «La métallurgie du fer sur le site de hauteur gallo-romain du camp celtique de La Bure à Saint-Dié», Bulletin de la Société Philomatique Vosgienne,[tome XCVIII, 121e année, 1995-96], pp 9 À 24.

Ronsin Albert, «Camp « Celtique » de La Bure, Tête du Villé», Bulletin de la Société Philomatique Vosgienne, [Tome LXIII, 1964], p. 61-94.

Ronsin Albert, «L’archéologie antique dans la vallée de la Meurthe au 20e siècle, Souvenirs...», Mémoire des Vosges n° 12, 2006, pp. 7-11.

Save Gaston, «Monuments gallo-romains des environs de Saint-Dié, Marzelay, La Bure, Robache, Spitzemberg», Bulletin SPV [tome XIII, 1887-1888], p. 253- 284.

Tronquart Georges et coll., «Rapports de fouilles sur le camp celtique de La Bure», Bulletin SPV, du tome [LXVIII,1965] au [XC,1987].

 

 Aspects de la religion celtique et gallo-romaine dans le Nord-Est de la Gaulle, 1989, 200 pages.

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Voir sommaire détaillé dans la rubrique :   Nos publications / autres publications

 

 

Le site du Châzeté de Taintrux

 

Châzeté, vient de castellum, on trouve aussi ou Chastel et Chasté[i]. Ce site fait partie avec celui de La Bure d’un ensemble de huit sites fortifiés de hauteur des environs de Saint-Dié. Les fouilles y ont été moins poussées qu’à La Bure, mais là encore la Société Philomatique Vosgienne y est partie prenante.

 Présentation du site

Le plateau du Châzeté se situe dans la partie sud de la commune de Taintrux (88100), à 648 m d’altitude. La dénivellation entre ces fonds de vallée et le camp est importante (160 à 200m). Le camp est établi sur un plateau de 2 hectares. Le camp de La Bure est en vue, à 12,5 km au nord. Au nord-ouest (azimut 310°), la vue porte par l’échancrure de la vallée de la Mortagne, jusqu’au plateau lorrain, avec en ligne directe, le camp d’Affrique de Ludres-Messein à 70 km.

 

   

Les traces d’occupation

Plusieurs ouvrages sont encore visibles.

- tout le sommet est entouré en rupture de pente d’une enceinte de 3 à 5 mètres de largeur, près de 10 mètres vers l’entrée. Actuellement sa hauteur s’élève encore de un à trois mètres par place. Les souches renversées par l’ouragan de 1999 permettent d’observer les empilements de pierres des murettes intérieures et extérieures de l’ouvrage et le remplissage du rempart en éléments fins. Cet ouvrage s’appuie sur les rochers qui forment des falaises de 8 à 10 mètres de hauteur.

- 50 mètres en contrebas du plateau sommital, une terrasse horizontale large de deux à dix mètres enserre le sommet sur la partie accessible depuis le col situé au nord.

La coupe fraîchement ouverte par un chemin d’exploitation forestière laisse voir un fort remblai sableux ainsi que quelques pierres en contrebas.

Le versant sud, particulièrement raide et rocheux constitue une défense naturelle.

- des éboulis composés des petits blocs de grés sont visibles entre les roches qui parsèment la pente. De nombreuses cavités existent sous des rochers surplombants.

- Aujourd’hui est également encore visible au centre du camp, un bassin qualifié de « bassin sacré »[ii].

 

Principales dates du site

1836 : dans  Histoire de la ville épiscopale et de l’arrondissement de Saint Dié,  Nicolas François Gravier fait pour la première fois mention du Châzeté (Reprise dans Le Petit Minou n° 27 – 1958).

1875 : Félix Voulot effectue une fouille fin 19e. En particulier du bassin oval qui avait été fouillé partiellement en 1830.

Une « pierre symbolique » est remise par Madame Gérard Houssemand à la SPV. La pièce figure dans Les Vosges avant l’histoire de F.Voulot.

30 octobre 1954 : Un relevé topographique précis est dressé par Lucien Cordier du Groupe Spéléo-Préhistorique Vosgien.

29 juillet 1963 : Visite commune de la SPV et du Groupe Spéléologique Vosgien avec dégagement « à la pelle et à la pioche » de la citerne sur un mètre de profondeur.

1970 : Un potin au sanglier a été trouvé sur le chemin d’accès par Monsieur Balland de Bruyères.

février 1975 : Alain Deyber décrit deux céramiques découvertes dans le talus de la terrasse inférieure, à l’occasion d’une fouille de sauvetage et complète avec A. Weisrock le relevé topographique de Lucien Cordier.

25 juin au 25 juillet 1979 : Georges Tronquart effectue une fouille de sauvetage  portant sur deux bassins dont un fouillé partiellement au siècle précédent. Le premier fait 3 mètres de côté par 1,40 de profondeur et le second 3,70 mètres de côté par 1,90 mètres de profondeur. Trouvaille de tessons et éléments de poutrages mortaisés. Poutre datée de +10 par dendrochronologie au Musée de Trèves.

1986 : Dépôt par J.-C. Perrin de Taintrux d’un pot en céramique antique trouvé au pied du Châzeté.

1989 : une visite du Châzeté est organisée avec le maire de Taintrux pour régler la question de l’encadrement des bassins.

2000 : Des éléments de meule conique découverts par Bruno Vaxelaire sous une souche.

Le 28 mars 2004 : une découverte importante de prospection par Pierre-Marie David.

Le 14 avril 2004 : une fouille de sauvetage par le GERAV et  la SPV qui change la datation du site.

En 2008 : un catillus, la partie supérieure d’une meule tournante à bras celtique en rhyolite a été découvert dans une souche sur le site, elle provient très certainement des Fossottes de La Salle.

 

 

 

 

 

Les circonstances de la découverte de 2004

Le dimanche 28 mars 2004 parcourant le site scalpé par la tempête, Pierre-Marie David, membre de la Société Philomatique Vosgienne et du Groupe de Recherche Archéologique Vosgien, tombe en arrêt devant quelques tessons reposant sur un fond sableux à proximité des ruines du rempart sud. Il en informe le Président de la Société Philomatique et trois jours plus tard, ils reviennent sur le site. C’est alors que sont découverts quelques éléments de céramique et des charbons, accrochés à un mètre de haut, entre les racines d’un pin sylvestre renversé par la tempête de décembre 1999. Un fond de pot apparaît presque en entier.

Ce jour là, seuls les tessons tombés au sol ont été ramassés. Auparavant, des photographies sont réalisées et des mesures prises.

Le site est visiblement très fragile. La souche est à cheval sur le rempart, coté est du camp.

Le sable, les galets et les éléments du mur, soulevés par les racines menacent de s’effondrer. La DRAC est immédiatement informée et autorise une fouille de sauvetage. Dont le but est de sauver les éléments qui risquent de disparaître à cause des intempéries, par piétinement ou ensevelis sous la végétation.

 

L’opération de sauvetage du 14 avril 2004 (rapport de fouille de Pierre-Marie  David)

Equipe de prospection :

Martine VOIRIN                   GERAV*                              

Jean-Claude FOMBARON   SPV*

Pierre-Marie DAVID             SPV et GERAV

Thierry CHOSEROT             SPV

Pierre FETTET                       GERAV

Jean-Jacques GAFFIOT        GERAV

* GERAV : Groupe d’Etude et de Recherche Archéologique Vosgien (Escles Archéologie)

* SPV : Société Philomatique Vosgienne

 

 

 

Description de la fouille

« Nous avons affaire à une souche de pin renversée par la tempête de décembre 1999. La « galette » fait environ deux mètres de hauteur. L’arbre, qui enfonçait ses racines dans le mur d’enceinte, a pivoté d’un quart de tour avant de tomber en partie à l’extérieur du camp. Le rebond a fait reculer légèrement la souche dans le trou. Une partie des tessons de céramique ont été éparpillés de part et d’autres de leur position d’origine. En revanche quelques éléments, notamment un fond de pot, sont restés piégés par l’entrelacement de racines, à une hauteur d’un mètre et demi.

La structure du parement interne de l’enceinte apparaît sous la forme d’un empilement de blocs de grés basculés à angle droit et accrochés aux racines. Le remplissage de la terrasse périphérique, composé de sable et d’éléments fins se répand dans le trou qui s’est ouvert sous la souche. La surface dégagée par le tapis de racines représente un à deux m². L’épaisseur du terrain retourné à cet endroit, entre la litière et la dalle rocheuse, est de 40 à 50 cm.

Des tessons dispersés et des charbons de bois sont collectés. Trois fusaïoles sont découvertes au niveau de la dalle de grés et dans le talus de la souche et une pièce en métal.  

La céramique, très friable, est mise longuement à sécher puis brossée et immatriculée dans les semaines qui suivent. Le travail fut réalisé à temps car, quelques jours après, la perturbation qui passe sur le massif apporte d’abondantes précipitations sous forme de pluie et de neige à basse altitude. L’érosion est importante ». (Pierre Marie David, rapport de fouille).

 

Etude céramologique par Martine Voirin

La densité et la nature des découvertes effectuées sur la surface restreinte fouillée au Châzeté, en avril 2004, peuvent être considérées comme exceptionnelles. C’est une trouvaille d’intérêt majeur. C’est un impressionnant lot d’environ 950 tessons de toutes tailles qui sont récoltés tessons sur une surface inférieure à deux mètres carrés, dont quelques dizaines seulement seront assemblés.

Le remontage de quelques pots s’effectue progressivement par Pierre-Marie David et Christine Grandidier avec les conseils avisés de Martine Voirin, céramologue, qui va pouvoir  isoler 7 éléments remarquables de poteries grossières et 5 éléments de céramiques fines dont une ornée de motifs.

Un dépôt aussi dense et technologiquement homogène ne peut a priori s’envisager que sur un laps de temps court, ce qui donne tout l’intérêt à l’étude de cet ensemble que l’on peut considérer comme clôt. Les fragments recueillis n’ont pas permis le remontage d’un seul pot archéologiquement complet. Cela peut laisser supposer que nous sommes en présence d’un dépotoir.

L’ensemble est déposé par la municipalité de Taintrux via la Société Philomatique Vosgienne au musée de Saint-Dié[iii].

 

 

L’apport de la fouille de 2004 à la connaissance du Châzeté

Avant la fouille de 2004nous ne disposions que de très peu d’éléments de datation :

Sur le site

- un cône aplati taillé dans l’eurite[iv] selon Voulot,  ce serait la partie supérieure d’une meule plate à va-et-vient et s’il s’agit bien de rhyolite des Fossottes, on pourrait la dater du Hallstatt D2-D3. (voir Lagadec[v], pp. 9-17.)

- une jatte et un petit pot de La Tène D1 (Alain Deyber)

- céramique mal cuite et non tournée de La Tène finale (Georges Tronquart)

- poutre en sapin ouvragée datée de + 10 (dans un bassin au centre du camp).

- quelques éléments de meules rotatives (trouvés en 2000, coté ouest du camp) de La Tène finale ou de la période Gallo-Romaine. (Olivier Caumont)

- datation des bassins de La Tène finale  par Georges Tronquart qui évoquait une réutilisation au IIIe siècle.

A proximité du site

- un potin au sanglier de -52 ou postérieurement (en contrebas du site).

- au musée de Saint-Dié-des-Vosges est conservée une céramique carénée et peinte de lignes rouges, découverte sur les flancs et attribuée au Hallstatt ancien par Georges Tronquart.

- six haches polies du Néolithique trouvées au Faing de Sçu, (Fenzhu) à 1,5 km.

 L’ensemble de ces éléments, avant la fouille de 2004, attribuaient au Châzeté une occupation finalement assez courte, allant de La Tène finale au début du Haut Empire. (Olivier Caumont, Karine Bouchet, Sites de hauteurs gaulois et gallo-romains des environs de Saint-Dié, Itinéraires du patrimoine n°243, éd. Serpenoise, 2000).

La fouille conjointe du Groupe d’Etude et de Recherche Archéologique Vosgien et de la Société Philomatique Vosgienne remet en question cette datation. L’étude céramologique de Martine Voirin du Châzeté, en comparaison avec les sites lorrains, atteste une occupation du Hallstatt final à La Tène 1b.

On peut conclure sur l’ensemble des éléments connus à ce jour à une occupation du Châzeté allant du Hallstatt final au début du Haut Empire.

 La fouille de 2004 est la plus importante jamais réalisée sur le site, elle apporte une avancée majeure dans la datation de son occupation et dans la compréhension de l’histoire de la région et éclaire l’articulation des différents sites fortifiés de hauteur des environs de Saint-Dié.

L’importance des dispositifs de défense, les découvertes effectuées sous une souche de pin en avril 2004 montrent que l’on est en présence d’un des sites majeurs du Massif Vosgien. Il y a un peu plus de deux mille ans, on vivait à l’abri d’un rempart de terre et de roches débitées en petits blocs.

Les objets usuels retrouvés sur une surface minuscule évoquent la vie d’un village, de la vaisselle, une meule à grain, de quoi filer et tisser, une pièce de métal qui pourrait être un soc d’araire et bien d’autres choses qu’il nous reste à découvrir.

 Nous avons émis le souhait que le Service Archéologique de la DRAC mène ou permette de mener une extension limitée de cette opération de sondage. Mais pour l’instant le site du Chastel de Taintrux est retourné à la nature et à l’oubli...

 Pour en savoir plus  

 Bulletin de la Société Philomatique Vosgienne (BSPV)

Voulot Félix, Excursion au Chazeté et don G. Houssemand (Taintrux) d’une pierre symbolique trouvée dans l’enceinte du Chazeté (pl. 2, fig. 10, M. Voulot), BSPV tome i, 1875 (1re année),  pp. 55 à 60.

Tronquart Georges, Expertise d’un bois du Chazeté : sapin coupé en 10 ap. J.-C., BSPV tome lxxxviii, 1985, p. 253.

Dépôt par J.-C. Perrin de Taintrux d’un pot en céramique antique trouvé au pied du Chazeté, BSPV tome xc, 1986, p. 279.

 Mémoire des Vosges

Fetet Pierre, Gaffiot Jean-Jacques, « Fouille verticale au Chazeté », Mémoire des Vosges, no 12, Archéologies, 2006, pp. 13-14

Fombaron Jean-Claude, « Les découvertes du Chazeté dans l'histoire de la Société Philomatique Vosgienne, 1875-2005 », Mémoire des Vosges, no 12, Archéologies, pp. 11-12.

Triboulot Bertrand,  Lagadec Jean-Paul, La carrière d’extraction de meules en rhyolite de La Salle, Les Fossottes, Vosges, Mémoire des Vosges hors série n°3 (2006), p. 3 à 8.

Triboulot Bertrand, Michler Matthieu, Aristocratie celtique sur les habitats fortifiés d’Etival-Clairefontaine/St-Benoît-la-Chipotte, « Warrin-Chatel » et Taintrux, « Chastel », Mémoire des Vosges hors série n°3 (2006), p. 21 à 30.

Voirin Martine, « Les céramiques du Chazeté », Mémoire des Vosges, no 12, Archéologies, 2006, pp. 14-17.

 Autres sources

David Pierre-Marie, (membre de la Société Philomatique Vosgienne et du Groupe de Recherche Archéologique Vosgien). Septembre 2004 : rapport de fouille remis à la DRAC Lorraine. Ce rapport de fouille peut être consulté à la Société Philomatique Vosgienne.

David Pierre-Marie, « Le Chazeté ou Chastel de Taintrux - La redécouverte d'un site archéologique ? », Rencontres Transvosgiennes - 2011 - Actes de la XIXe journée d'études transvosgiennes, Le Donon, 24 octobre 2009.

Tronquart Georges, : rapport de fouille de 1979 remis à la DRAC Lorraine. Ce rapport de fouille peut être consulté à la Société Philomatique Vosgienne.

Michler Matthieu, carte archéologique de la Gaule, les Vosges, 2004, pp. 355-356.

 



[i] Pierre Colin : Châzeté, vient de castellum sans doute possible.

a)  castrum en latin désigne un camp

b) étymologiquement, qui dit camp, dit camp retranché, donc coupé du reste du pays, les latin castro est bien aussi à l'origine de castrer ou châtrer, qui signifie couper

c) Cela implique l'existence d'un fossé pour barrer l'accès au camp ou le protéger. Voir au Moyen-âge les châteaux avec le pont-levis pour permettre l'accès lorsque celui-ci est abaissé.

d) le diminutif de basse latinité du 2e siècle, donc en -ellum, remplaçant -ulum plus ancien, donne castellum.

Les lois de la phonétique veulent que 

* le -m final saute très vite

* et que u final passe à O puis devienne imperceptible à l'oreille

* tandis que ca- passe à cha-

Cela fait que castellum passera vers le 7e siècle à chastel et la finale se fermant progressivement en -é, on aura chasté.

Le reste est une question d'orthographe, dans l'absence d'une norme qui donne la préférence à l'une plutôt qu'à une autre.

 

[ii] Nombreuses sont les légendes qui concernent le Châzeté, voir : Choserot Thierry, Imaginaire et légendes entre Meurthe et Mortagne. La région de la vallée des Rouges Eaux, Mémoire des Vosges n°34, 2017, pp. 54-63.

 

[iii] Dépôt du lot de tessons découverts au Chazeté (Taintrux), Mémoire des Vosges 17, 2008,  p. 62.

[iv] Eurite : Roche d’origine éruptive ayant servi dans certaines régions à fabriquer des meules. On peut penser qu’il s’agit plutôt de rhyolite.

 

[v] Lagadec Jean-Paul, Les meules en rhyolite des «Fossottes». Mille ans de production des meules en rhyolite du site lorrain des Fossottes à La Salle (Vosges) , 6e siècle av. J.-C. ­ 4e siècle ap. J.-C.,  Mémoire des Vosges hors série n°4, 2007, 52 p.

 

 

 

Les meules en rhyolite de La Salle, « les Fossottes »

La commune vosgienne de La Salle, à une dizaine de kilomètres à l’ouest de Saint-Dié-des-Vosges, possède sur son territoire le site de production de meules à grain d’époques celtique, gauloise et gallo-romaine le plus important de l’est de la France. Les fosses d’extraction creusées dans la rhyolite et les ébauches ou ratés de fabrication recueillis in situ ont été décrits pour la première fois par N.F. Gravier, receveur des domaines et de l’enregistrement à Saint-Dié (Gravier, 1825). Cette description sera constamment reprise par les historiens de la Lorraine et des Vosges (Lepage et Charton, 1845) comme par les auteurs nationaux des dictionnaires des communes des départements français, d’A. Joanne (Joanne, 1881) à M. de La Torre (de La Torre, 1990). De forme circulaire, d’un diamètre d’une vingtaine de mètres et trois de profondeur pour les plus grandes, ces fosses sont encore visibles sur une trentaine d’hectares aux lieux-dits « Les Petites Fossottes » et « Les Grandes Fossottes » à l’est du territoire communal.

Le gisement de rhyolite où elles ont été creusées s’étend sur 85 hectares enrobés par les grès du permien supérieur. Il a fait l’objet d’une étude du Laboratoire de Géologie de la Faculté de Sciences de Nancy publiée en 1963 dans le Bulletin de la Société Géologique Française (Rocci et Chrétien, 1963). Selon celle-ci, le gisement de rhyolite de La Salle s’est formé il y a environ 250 millions d’années lors de l’activité volcanique du permo-carbonifère, par extrusion de lave très visqueuse en coulées très courtes. Riche en silice, la rhyolite est composée essentiellement de feldspath et de quartz, avec des paillettes de mica noir et de biotite, elle a un faciès granitoïde.

L’exploitation de la rhyolite paraît commencer au cours de l’âge du Bronze final, vers la fin du IIe Millénaire avant notre ère, où le gisement de Turquestein est semble-t-il d’abord exploité. Puis vient la grande époque des « centres de pouvoir » celtiques de la fin du VIe siècle av. J.-C., qui voit la production des meules du site de La Salle se diffuser à l’intérieur d’un territoire dont les contours évoquent de manière étonnante ceux de la future cité gauloise des Leuques, telle qu’on ne la connaît qu’au moins trois siècles plus tard. Des mutations technologiques majeures interviennent ensuite au cours de la période gauloise récente (aux IIe-Ier s. av. J.-C.), avec la généralisation des meules à mouvement rotatif. La romanisation amène avec elle le déclin de cette production indigène, dont les conquérants n’avaient visiblement pas le contrôle.

L’étude de la production des carrières des Fossottes par Jean-Paul Lagadec distingue les meules à va-et-vient, les moulins à bras celtiques, les moulins à bras de type gallo-romain, les productions annexes, comme les mortiers.

Les meules à va-et-vient

Pour en savoir plus :

Collectif, Prospection et découvertes dans la moyenne vallée de la Meurthe, Mémoire des Vosges hors série n°3, 2006, 32 p.

Jean-Paul Lagadec, Les meules en rhyolite des «Fossottes». Mille ans de production des meules en rhyolite du site lorrain des Fossottes à La Salle (Vosges) , 6e siècle av. J.-C. ­ 4e siècle ap. J.-C.,  Mémoire des Vosges hors série n°4, 2007, 52 p.

 

 Le sentier de découverte des Fossottes de la Salle

La Société Philomatique Vosgienne sollicitée par la municipalité de La Salle pour s’associer à l’élaboration de ce sentier, a conçu huit des onze panneaux. Elle a également réalisé le triptyque de présentation du sentier. Le sentier de découverte des Fossottes est inauguré le samedi 20 juin 2009. L’itinéraire oscille entre archéologie, histoire, nature et  poésie. Comme tout sentier de la montagne vosgienne, il est déjà « nature ». C’est un parcours de 1200 mètres agréable, ombragé, au bord de l’eau, parsemé d’aires de repos avec tables et bancs. Dés le départ l’idée est de le rendre accessible à tous, il ne présente donc aucune difficulté même avec une voiture d’enfant. En l’empruntant, savourez le calme et la beauté naturelle des Vosges. Et au cœur de cette nature bucolique, méditez ces paroles d’Antoine de Saint-Exupéry : « Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants » ! C’est aussi un sentier « archéologie », cinq des onze panneaux rappellent la richesse archéologique du site. Pendant mille ans des meules seront taillées dans la rhyolite et diffusées dans toute l’Europe. L’autre volet du patrimoine local est l’« histoire » d’une anthropisation du paysage. L’eau de la rivière Valdange, source énergétique hydraulique indispensable, a permis très tôt le développement de multiples activités humaines : carrière, forges, moulins, scieries. Enfin et c’était l’idée de départ, c’est aussi un sentier de la « poésie ». Sur chaque panneau, un poème permet au promeneur de rêver, de laisser vagabonder son esprit suivant son imagination et au gré de ses sensations. La majeure partie de ces poèmes émanent de poètes locaux.

La Société Philomatique Vosgienne vous invite à aller découvrir ce sentier archéologique.

Pour en savoir plus : Thierry Choserot, Le sentier de découverte des Fossottes de la Salle. Un itinéraire entre archéologie, histoire, nature et  poésie, Mémoire des Vosges n°19, 2009, pp. 49-54.

 

 

Carrières, mines, minières et minerais 

Après l'étude des carrières des Fossottes, il serait vain de tenter une étude détaillée de tous les sites de carrières, mines, minières et minerais qui ont été traités dans les articles de la Philomatique depuis 1875. Les époques concernées vont des temps géologiques à l'époque actuelle et les lieux géographiques vont bien au-delàs du seul bassin de la Meurthe. 

Le plus simple pour le chercheur est de consulter la bibliographie extraite des "Tables alphabétiques détaillées de la Société Phillomatique Vossgienne de 1875 à 2010".

(pour vous procurer les tables complètes, voir la rubrique "autres publications")

Abreviations

Anciens bulletins : Les chiffres romains indiquent le volume et les chiffres arabes la page.

MDV : Mémoire des Vosges, fait suite au Bulletin, depuis 2000, dépouillé des N° 1 à 20 (+ livraisons supplémentaires).

 

Carrières. … de pierre de la région de St-Dié, l, p. 103, 104. – … de granit et trapp de Raon-l’Etape, l, p. 103, 104. – Une carrière antique au lieu-dit Le Quéveney, à Monthureux-le-Sec (Vosges), MDV 16, p. 5 à 7. – Les anciennes carrières princières, avant notre ère, MDV suppl. 4 (2007), p. 12. Carrieres de dolomie de Robache et tuileries, exploitation, utilisation, commercialisation (18e et 19e siècles) MDV 24, pp. 20-33.

Minerais. Gites oubliés de … de fer de la montagne vosgienne, MDV 12, p. 26 à 32. – Méthodes de traitement au Moyen Âge, MDV12, p. 29. – Traces d’extraction de minerai de fer dans la moyenne vallée de la Meurthe (Vosges), MDV suppl. 3 (2006), p. 9 à 20.

Minéralogie. De la principauté de Salm, ix, p. 154 à 160. – Etudes et observations sur la nature, les caractères et la constitution minéralogique des roches des Vosges, xv, p. 5 à 225, 406, 407.

Mineralogistes (Anciens). Leur description des mines au Moyen Âge, MDV 12, p. 28.

Mines. De la principauté de Salm, ix, p. 154 à 160. – A Gérardmer, xix, p. 115, 116. – A Bussang, xxi, p. 16 à 24. – Document sur les mines du Val de Lièpvre et de St-Dié, xxiii, p. 27, 28. – De la Croix-aux-Mines, xxv, p. 331 à 351. – Aux environs de Fraize, xxvi, p. 240 à 251. – Rétablissement des travaux des mines dans les Vosges en 1721, xxviii, p. 289 à 295. – Mines de cuivre et d’argent de Bussang, xxxiv, p. 83. – Règlement des mineurs, xxxiv, p. 87 à 92. – Revenus des mines de Bussang, xxxiv, p. 92 à 98. – Miniature du Graduel de St-Dié représentant les travaux des mines de La Croix, xxxv, p. 167 à 191. – … de plomb argentifère, de La-Croix-aux-Mines, L, p. 104, 105. – … d’argent de La-Croix, célèbres enluminures de Ringmann, lix, p. 48. – Règlement de René II, lix, p. 117. – Galeries de mines à la Petite-Raon et au Mont ( ?), lxviii, p. 167. – Houillières de Norroy et de St-Menge, lxxiv, p. 95. – Autour de St-Dié depuis le 10e s, lxxviii, p. 46 à 50, 55.  – Renseignements recoupés sous : Ban-de-Sapt, Liepvre, Lubine, Lusse, Mandray, Mortagne, Neuvillers-sur-Fave, Petite-Fosse, Plainfaing, Rememont, Saales, Ste-Marie-Aux-Mines, Saint-Leonard, Saulcy sur Meurthe, Wisembach, etc... Mandatement du duc Ferri en 1290, à Deneuvre, réglant les droits du Chapitre sur les mines ducales, MDV 12, p. 24. – Domaine minier de la vallée de la Morte, et « montagne d’argent » entre Meurthe et Liepvrette, MDV 12, p. 23 à 25. – L’agonie des mines vosgiennes au 18e s, MDV 12, p. 29, 30. – Les galeries de captage d’eau au 19e et 20e siècle (Remémont), MDV 12, p. 33, 34.

Minières. Liées à l’extraction de minerais depuis la surface du sol, localisés dans les environs d’Etival – St-Benoît-la-Chipotte, MDV suppl. 3 (2006), p. 16.

 

Dans MDV 21 : Métaux et Minéraux

Mortiers culinaires, mesures a grains, benitiers…? A propos de quatre objets lapidaires soumis à la Société Philomatique Vosgienne

Quelques exemples de carrières utilisées pour la construction d’églises à l’époque moderne

La dernière exploitation des mines de La Croix au 20e siècle

Fermeture définitive ou mise en sécurité des mines de La Croix-aux-Mines : 1996-1997

Du monde minéral des Anciens 

De l’archive au terrain, Le secteur minier méconnu de Remémont (Vosges)

Saint Barthélemy du Repas à Wisembach ou la topographie « virtuelle » d’une mine au travers des archives

 

Les mines de la Croix-aux-Mines, Graduel de Saint-Dié, 1505-1520, f°338.

(Médiathèque Victor Hugo, Saint-Dié, ms 74 )